De la naissance à la séparation, la chienne et ses chiots nécessitent un environnement stimulant et des soins attentifs leur assurant une nutrition optimale, une aide sanitaire et une bonne hygiène. Cela ne signifie pas qu'il faut surprotéger les chiots à tout instant.
« Si vous élevez votre chiot dans un paradis , il pourra survivre dans un paradis. Mais qui peut-être certain que le chien vivra toujours dans un paradis? » (Docteur Barbara Schöning, comportementaliste allemand).
Pour qu'un chiot devienne un bon chien de famille, l'influence de l'éleveur et ses méthodes d'élevage sont fondamentales: nous mettons en place un travail de socialisation indispensable durant toute la période d'imprégnation. En effet bon nombre d'erreurs et de déceptions pourraient être aisément évitées grâce à la compréhension des étapes favorables à l'apprentissage et des périodes d'aversion.
Les comportementalistes distinguent généralement quatre étapes successives dans le développement du chiot.
La période néonatale va de la naissance à l'ouverture des yeux. Elle est également connue sous le nom de phase végétative car, en apparence, la vie du chiot semble se limiter au sommeil et à quelques activités réflexes.
Nos chiots naissent dans notre salon, dans la caisse de mise bas spécialement confectionnée pour la maman et ses petits, à la chaleur d'une lampe infrarouge afin de garantir une température de 37°. Nous pouvons ainsi les surveiller en permanence, les observer, les regarder pour déterminer les couleurs, les morphologies et les manipuler plusieurs fois par jour afin de les stimuler et développer leurs sensations.
Une attention particulière est bien évidemment accordée à maman afin de s'assurer que les suites de la mise bas se passent bien, prise de température régulière, vérification des pertes sanguines, bon appétit, comportement et allaitement adecquats…Là encore, nos chiennes ont une nutrition optimale, avec des quantités adéquates d'énergie et de nutriments afin de compenser l'énorme dépense d'énergie que nécessite l'allaitement et d'assurer le bon développement physique des chiots.
Nos petits sont pesés dès la naissance puis tous les jours pendant 3 semaines, à peu prés à la même heure afin de vérifier qu'ils profitent bien du lait de maman et grossissent régulièrement. C'est la seule façon de s'assurer qu'ils n'ont aucun problème.
En cas de portée trop importante, au-delà de 9 chiots, nous complémentons dès le deuxième jour avec du lait spécial afin de soulager maman et de s'assurer que tous les chiots ont leur ration quotidienne.
Nos vétérinaires sont disponibles 24h/24, 7 jours sur 7.
Les chiots restent dans la maison 4 semaines environ.
Décrite comme la phase de l'éveil, la période de transition commence lorsque les yeux s'ouvrent (10 à 15 jours après la naissance. He oui, ça va vite !) et se termine lorsque le chiot se met à entendre, c'est à dire quand il réagit aux bruits (à la quatrième semaine).
Pendant cette période, les chiots commencent généralement à explorer, à jouer, à battre de la queue, à faire semblant de se battre avec leurs frères et sœurs, à suivre leur mère, à reconnaître l'identité de leurs proches (imprégnation) et parfois on peut même les entendre « aboyer ». Ils font alors doucement connaissance avec leurs tatas, les autres chiennes de l'élevage.
Il est important de les confronter et de les habituer à tous les bruits et les odeurs de la maison ( télévision, aspirateur, cuisine, musique…). Il est cependant primordial de continuer à respecter les temps de sommeil et un environnement exempt de tout stress.
A partir de 3 semaines, nous commençons à leur donner une nourriture plus solide sous forme de bouillie. Les chiots se stimulent naturellement autour de la gamelle, pas besoin de les forcer, ils adorent !
Comme son nom l'indique, la période de socialisation correspond pour les chiots à une phase d'apprentissage de la vie en société. Elle commence par une période d'attraction (entre 3 et 9 semaines, rien ne les effraie) et se poursuit généralement par une période d'aversion (entre 9 et 12 semaines, peur de la nouveauté) .
Cette période pendant laquelle les chiots sont alors extrêmement sensibles et malléables s'avère utile pour notre travail et indispensable pour une imprégnation réussie.
Ils sont donc mis en contact avec d'autres espèces d'animaux ( chats, chevaux, poules…) et avec d'autres humains, amis, enfants et visiteurs, mais au début toujours en compagnie de l'éleveur ou d'un membre de la famille afin de rassurer la mère.
C'est aussi à ce moment là que nous commençons à les sortir par beau temps afin qu'ils découvrent le monde extèrieur. Aprés le carrelage de la maison, ils pourront évoluer sur d'autres revêtements tels que le bois, l'herbe, les graviers, le sable. Ces moments des premiers ébats extèrieur se feront dans un premier temps sur la terrasse.
Ils vont alors faire connaissance avec la meute : grand moment pour nous d'observations des comportements des uns et des autres mais aussi de rire par leurs mimiques et leurs maladresses.
Ils apprennent progressivement à communiquer et acquièrent le sens de la hiérarchie en interprétant les réprimandes et les signaux olfactifs et posturaux de leur mère et des autres chiens. Les codes canins se mettent en place. Il est primordial que ces rencontres se fassent avec des chiens bien dans leur tête afin que les premières expériences soient toujours positives.
Puis à 4 semaines, nous les amenons au parc et au chalet des chiots à côté de la maison: ils découvrent alors un autre environnement et des espaces plus grands.
Le parc est riche en stiluli, de la variété et des expèriences nouvelles chaque jour : des balles, des jouets en plastiques, des peluches, des tubes qui bougent seuls dans le ciel, des bâtons à mâchonner, des cartons, des pierres pour travailler son équilibre, des bouteilles remplies de caillous qui font du bruit, des chiffons qu'on tire de chaque côté, des panneaux en bois pour monter dessus...Nous n'avons aucune limite à l'imagination !
C'est là toute l'importance de notre travail pour habituer le chiot à son futur environnement. Si ce travail n'est pas correctement effectué, le futur propriétaire aura beaucoup plus de difficultés plus tard à se débarrasser des mauvauses habitudes que le chiot peut avoir acquises en grandissant.
Nous vous conseillons de continuer ce travail de désenbilisation en le promenant dans tous les lieux publiques où les chiens sont autorisés: galeries commerçantes, marchés, magasins de bricolage, sorties d'école, restaurants…
Puis de vous inscrire dans un bon club canin qui vous accompagnera de façon positive et proposera des promenades canines riches en interactions et en situations diverses.
Nous passons des heures et des heures auprès de la meute et de nos chiots : l'interaction entre les chiots, entre la mère et ses chiots, entre les tatas et les chiots, entre notre mâle et les chiots, leurs jeux, les premières bagarres, les simulations d'accouplement et de priorité dans l'alimentation nous permettre de commencer à distinguer les caractères : les turbulents, les calmes, les réservés, les curieux, les durs à cuire, les sensibles, les discrets, les indépendants, les pot de colle, les têtus, les adaptables, les volontaires, les exubérants…
Nous mettons aussi en place des tests nous permettant de les voir évoluer au fil des semaines. Tous les jours, nous sortons les chiots un par un sans leur frère et sœur ou par deux sur toute la propriété ( deux hectares) pour les voir évoluer au milieu d'autres odeurs, d'autres terrains, avec un ou deux adultes : il y a les téméraires qui foncent sans réfléchir, ceux qui mettent le nez au sol, ceux qui observent, ceux qui se baladent tranquillement, les timides qui hésitent. Nous continuons aussi à les rentrer dans la maison pour garder les bonnes habitudes. Nous les emmenons en voiture pour les habituer à faire simplement le tour du quartier et si le temps le permet la baignade à la rivière est une tradition !
La liste est longue sur les tempéraments de chaque chiot et les caractères évoluent et changent même après leur départ de l'élevage. Tous les jours nous apprenons à les découvrir et ainsi vous conseiller au mieux dans votre choix.
A 7 semaines, c'est le moment où vous intervenez. Rendez-vous est pris afin que vous veniez choisir votre futur baby et l'appeler enfin par son nom. Grand moment de partage, de débat, de caresses et de bisous !
Au sujet des noms, tous les chiots d'une même portée doivent avoir un nom qui commence par la même lettre initiale. Les lettres sont attribuées en suivant l'ordre alphabétique selon l'année de naissance.
Ainsi en 2015, les noms devaient commencés par L, 2016 par M, 2017 par N.
Les lettres plus complexes telles que le K, Q, W, X, Y et Z ne sont pas utilisées en France. Si vous désirez un nom qui ne commence pas par la lettre officielle de l'année en cours, pas de problème ! Il vous suffira de rajouter un préfixe au début du nom d'usage. 2025 sera l'année des « B » mais vous désirez appeler votre chiot « Magic », sur son pédigrée, il apparaîtra comme « B'Magic ».
A La Bergerie du Lac, nous aimons faire une petite dédicasse à la maman et au papa de nos chiots et, si vous êtes d'accord, nous plaçons le nom de maman à la suite des noms des chiots femelles de la portée et le nom de papa pour les chiots mâles. Pour la dernière portée de Cherry, nous avons donc eu Raïka Cherry, Romy Cherry, Reïka Cherry, Royce Cherry...ou la portée de Zora et Jayron, Thor Jayron, Amarok Jayron...
A 8 semaines, la visite chez le vétérinaire est importante et fait aussi partie de la désensibilisation. Là encore, hormis le moment « piquant » du vaccin et de la mise en place de la puce électronique, les chiots sont montés sur la table, manipulés, caressés afin que ce moment soit aussi agréable que possible.
C'est aussi un travail de désensibilisation que vous devrez poursuivre afin que votre futur chien de 30 ou 40 kg se laisse manipuler avec confiance lors de ses visites ou pour des soins quotidiens.
Nous gardons nos chiots 9 semaines car le travail de maman et de la meute se poursuit encore quelques jours : ils sont bien plus performants que nous dans les apprentissages et la socialisation des babies.
Il ne faut pas oublier bien sûr la rencontre avec notre chat Darwin et avec les chevaux.
Ils doivent parfaire leurs compétences avec leurs congénères et ont encore besoin de la stimulation et du réconfort de leur mère et de leurs compagnons de portée. Les chiens possédant une bonne base de socialisation ont davantage d'outils pour comprendre des mondes de complexité croissante.